AEPN -
INFOS Lettre
d'information de l'association des écologistes pour
le nucléaire 27 août
2004
Tchernobyl sur Discovery Channel
L'AEPN à la une de la presse internationale - The Independent en remet une couche en Grande-Bretagne
Témoignage à propos de Tchernobyl sur Discovery Channel le dimanche 29 août 2004
Madame, Monsieur, chers amis,
Un témoignage tout à fait unique sur Tchernobyl, de l'un des témoins directs de l'accident, qui a probablement été le (ou l'un des?) plus proche(s) de l'accident le 26 avril 1986 à avoir survécu jusqu'aujourd'hui et qui dispose de compétences techniques pour en parler (un ingénieur de la centrale qui était sur place, de quart cette nuit-là, dans un bureau relativement proche de l'explosion, qui a vécu in vivo les premiers secours, ce qui s'est passé en salle de contrôle et les premiers diagnostics de l'accident).
Son témoignage relativement spectaculaire d'après l'extrait qu'on trouve sur le web (voir ci-dessous), va être prochainement diffusé pour la première fois, et va sans doute traumatiser un peu plus encore l'opinion publique.
Le témoignage d'Alexandre Yuvchenko fait l'objet d'un documentaire intitulé "Disaster at Chernobyl" qui sera diffusé sur Discovery Channel à 22h00 (heure en Grande Bretagne) soit 23h00 (heure française) le dimanche 29 août 2004.
Ce monsieur qui s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment libère sa conscience et s'exprime. On remarquera qu'il n'est cependant pas hostile aux utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire comme il le dit à la fin de son interview au New Scientist présentée sur le web, à condition que la sécurité soit une priorité, ce qui est exactement le discours de l'AEPN.
Il serait intéressant :
1/ de regarder ce documentaire, qu'il soit véridique ou romancé, ne serait-ce que pour savoir ce qu'il a à nous dire,
2/ d'en conserver un exemplaire pour les archives de l'AEPN,
3/ peut-être pourrions-nous contacter ensuite Alexander Yuvchenko pour le comité d'honneur de l'AEPN (si son témoignage tient la route).
Merci si l'un d'entre vous (ou un ami, ou un voisin...), dispose du cable ou d'une réception satellite incluant DISCOVERY CHANNEL (ce qui n'est pas le cas au siège de l'association à Houilles), de bien vouloir enregistrer cette émission le 29 août 2004 à 23h00 (heure française) sur Discovery Channel* - et me faire parvenir la cassette SVP a : Bruno Comby, Association des écologistes pour le nucléaire, 55 rue Victor Hugo 78800 Houilles.
Pour savoir de quoi il s'agit, ne ratez pas
l'émission, et lisez ceci en guise d'apéritif, si vous
n'avez pas peur de savoir :
http://www.newscientist.com/opinion/opinterview.jsp?id=ns24611
Ce témoignage semble avoir des accents d'authenticité, mais il est peut-être un peu enjolivé et "sensationnalisé" ? Il n'est pas facile de se faire une opinion juste, vu de loin et sans avoir des connexions bien renseignées sur place, et nous savons bien par ailleurs à quel point il convient d'être prudent sur le plan scientifique lorsque les médias s'expriment sur Tchernobyl.
Selon nos informations, cette histoire semble cependant avoir des accents de vérité, mais nous n'avons pas encore vu le film.
Pour plus d'informations et pour avoir des
arguments pour en parler autour de vous en bonne connaissance de
cause, lisez ou relisez les documents proposés à la
rubrique "Tchernobyl" dans la section "documents" sur le site web de
la l'AEPN :
http://www.ecolo.org/documents/listdoc-fr.htm#tchernobyl
Vous y trouverez une trentaine de documents, dont plusieurs en exclusivité, pour compléter vos connaissances sur ce qui s'est réellement passé la nuit du 26 avril 1986 à Tchernobyl, les conséquences sanitaires de cet accident, les rejets dans l'environnement, etc.
Merci à nos amis Berol et Jim Muckerheide aux Etats-Unis, pour nous avoir fait suivre cette info.
L'AEPN à la une de la presse internationale - The Independent en remet une couche
Le Pr James Lovelock (FRS - Fellow of the Royal Society - membre de l'Académie des Sciences en Grande Bretagne), âgé de 84 ans, membre de l'AEPN, unanimement considéré dans les milieux écologistes comme le père historique de la pensée écologique depuis les années 1960, a récemment secoué la communauté écologiste internationale en faisant la une des medias avec son article publié en couverture du quotidien anglais "The Independent" le 24 Mai 2004. Cet article intitulé "Le nucléaire est la seule solution écologique" a été repris et commenté par de nombreux organes de presse dans différents pays, a suscité une vive polémique en Grande Bretagne et a rebondi dans le monde entier, notamment à la une de "Le Monde" en France le 1er juin 2004 (également en première page). Cet article a suscité une importante prise de conscience de l'importance des avantages écologiques de l'énergie nucléaire, dans différents pays.
Photo : Pr James Lovelock (à gauche) en compagnie de son ami Bruno Comby (à droite) Président de l'AEPN, après une longue marche en forêt pour discuter de l'avenir de la planète, de l'évolution du climat, des questions énergétiques et du nucléaire (avec la statue de Gaia, Déesse Grecque de la Terre, dans le fond de la photo).
En Grande Bretagne, où le débat a été particulièrement vif et où James Lovelock est particulièrement connu et respecté, quelque temps après la publication de cet article, le gouvernement a annoncé (sur fond, il est vrai, de flambée des cours du baril de pétrole) qu'il fallait réexaminer la place qui pourrait être réservée à l'énergie nucléaire d'une manière plus favorable en raison de ses avantages écologiques.
L'AEPN a été contactée depuis par de nombreux journalistes de la presse internationale en particulier anglaise, tout au long de l'été, pour des articles, émissions TV et interviews notamment pour la BBC et divers magazines. Depuis plusieurs mois, les médias accaparent ainsi une part grandissante de mon emploi du temps, ce qui est une bonne nouvelle à la fois pour l'AEPN et pour le nucléaire.
The Independent a été très heureux des retombées de son article initial, et souhaite reimprimer un article similaire. Avant hier, ils ont donc appelé Jim, lui demandant de réécrire un nouvel article favorable au nucléaire. Celui-ci a suggéré qu'ils m'appellent et publient sa préface à mon livre "Le nucléaire avenir de l'écologie?" plutôt que d'écrire un nouvel article. Nous avons donné à "The Independent" l'autorisation de publier cette préface.
The Independent doit donc publier, en principe demain (samedi 28 août 2004), l'intégralité de sa préface à mon livre "Le nucléaire avenir de l'écologie?" pour informer ses lecteurs des avantages écologiques de l'énergie nucléaire.
Comme je serai demain à Rohrbach (67) pour y donner une conférence à la FOIRE BIO SANTE NATURE sur "La sortie du pétrole", je ne pourrai pas me procurer cet article. Merci si l'un ou l'autre d'entre vous pouvait mettre la main sur un exemplaire de "The Independent" (vendu sur certains kiosques à Paris, demain samedi), et si l'article y est bien publié demain comme prévu, de nous en garder un exemplaire.
Cliquer ici pour lire la version française de la préface du livre "Le nucléaire avenir de l'écologie?" qui sera publiée demain dans "The Independent" (ou voir ci-dessous)
Cliquer ici pour lire la préface du livre "Le nucléaire avenir de l'écologie?" en version anglaise (V.O.)
Cliquer ici pour lire le premier article publié en couverture de The Independent le 24 Mai 2004 (V.O.)
Cliquer ici pour lire l'article en version française publiée par "Le Monde" le 1er juin 2004
Cliquer ici pour plus d'informations sur le livre "Le nucléaire avenir de l'écologie?"
Cliquer ici pour accéder au site web officiel de James Lovelock (hébergé par l'AEPN sur www.ecolo.org/lovelock).
L'AEPN a besoin de votre soutien. Vous pouvez nous aider en devant correspondant local de l'association, en distribuant des informations autour de vous, ou en faisant éventuellement un don pour soutenir nos activités, si vous le pouvez.
Bien sincèrement,
Bruno Comby
____________
de James LOVELOCK
au livre
"Le nucléaire, avenir de l'écologie ?"
de Bruno Comby
Cliquer ici pour télécharger la version .DOC de cette préface
J'ai passé mon enfance dans la campagne anglaise, il y a plus de soixante-dix ans, où nous menions une vie simple, sans téléphone, ni électricité. Les chevaux y étaient encore une source normale d'énergie, et nous osions à peine imaginer la radio et la télévision. Ce dont je me rappelle encore parfaitement, c'est combien la superstition était omniprésente, et à quel point le concept du diable était une réalité de tous les jours, presque tangible. Les femmes et les hommes qui, dans d'autres domaines, faisaient preuve d'intelligence, évitaient craintivement les endroits que l'on disait hantés, et ils auraient supporté bien des désagréments plutôt que de voyager un vendredi tombant le treizième jour du mois. Leurs peurs irrationnelles se nourrissaient de leur ignorance et étaient alors fort courantes.
Je ne peux m'empêcher de penser que de telles peurs existent toujours aujourd'hui, mais que, maintenant, elles se manifestent contre les développements de la science.
Ceci est particulièrement le cas avec les centrales de production nucléaires, qui semblent raviver les craintes qui dans le passé étaient ressenties à l'évocation de cimetières que l'on croyait alors infestés de loup-garous et de vampires les nuits de pleine lune.
La peur de l'énergie nucléaire se comprend par l'association qui en est faite, dans l'esprit des gens, avec l'horreur de la guerre nucléaire, alors que c'est totalement injustifié ; les centrales nucléaires civiles ne sont pas des bombes. Ce qui, au départ, était un souci normal de sécurité est devenu une anxiété pathologique dont la responsabilité incombe largement aux media d'information, à la télévision, à l'industrie du cinéma, ainsi qu'aux écrivains de science fiction. Tous ont utilisé la peur de la chose nucléaire comme tremplin idéal pour la vente de leurs produits. Eux, et ceux des politiciens qui pratiquent la désinformation en discréditant l'industrie nucléaire en la désignant comme l'ennemi potentiel, ont tellement réussi dans leur entreprise d'épouvanter le public, qu'il est désormais impossible, dans un grand nombre de pays, de proposer la construction d'une nouvelle centrale nucléaire.
Aucune source d'énergie n'est totalement sûre, même les moulins à vents ne sont pas exempts d'accidents fatals, et l'excellent livre de Bruno Comby donne une juste mesure des grands avantages et des faibles risques de l'énergie nucléaire. Je suis de tout cur avec lui, et je tiens à insister auprès de vous sur le fait que les dangers qui résultent de l'utilisation des combustibles fossiles (gaz, pétrole, charbon), comme notre source d'énergie principale, sont beaucoup plus importants et qu'ils menacent non seulement les individus, mais la civilisation elle-même. La plupart des pays industrialisés se comportent comme un fumeur dépendant : nous avons tellement l'habitude de brûler des combustibles fossiles pour satisfaire nos besoins, que nous ne voyons même pas ses dangers insidieux qui en résultent à long terme.
Polluer l'atmosphère avec du dioxyde de carbone (CO2) et autres gaz à effet de serre, n'a aucune conséquence immédiate, mais cette pollution continuelle conduit à des changements climatiques, dont les effets n'apparaissent qu'une fois qu'il est pratiquement trop tard pour y remédier. Le dioxyde de carbone empoisonne l'environnement de la même façon que le sel peut le faire pour nous. Un usage modéré n'entraîne pas de dommages, mais un régime quotidien trop chargé en sel peut provoquer l'accumulation dans le corps d'une quantité mortelle.
Nous devons faire la distinction entre ce qui constitue un danger direct pour l'Homme, et ce qui présente un danger indirect en s'attaquant à notre habitat, la Terre.
La peste bubonique, au Moyen Age, a été une cause de dommages directe, a occasionné des angoisses épouvantables, et a tué 30 % des Européens, mais ce n'était qu'une petite menace pour la civilisation, sans conséquence aucune pour la Terre en elle-même. Brûler des combustibles fossiles et transformer des écosystèmes naturels en terres cultivées ne cause pas de dommage immédiat aux populations humaines, mais altère lentement la faculté de la Terre à s'autoréguler et à maintenir, comme elle l'a toujours fait, les conditions propices au développement de la vie. Quoique rien de ce que nous puissions faire ne parviendra à détruire toute vie sur Terre, nous risquons de modifier l'environnement à un point tel que la civilisation s'en trouverait menacée.
Au cours de ce siècle ou du prochain, nous risquons de voir cela se produire à cause d'une modification du climat et d'une élévation du niveau de la mer. Si nous persistons à brûler du combustible fossile à la même cadence que maintenant, ou à une cadence plus élevée, il est probable que toutes les villes qui se trouvent actuellement au niveau de la mer seront submergées. Essayez d'imaginer les conséquences sociales de millions de réfugiés, sans abri, à la recherche d'un morceau de terre sèche pour pouvoir y vivre. Dans leur détresse, ils se retourneront peut-être vers le passé en se demandant comment l'humanité a pu être assez folle pour s'attirer une aussi épouvantable misère en brûlant inconsidérément les combustibles fossiles. Ils pourront, alors, avec regret, se souvenir qu'ils auraient pu éviter tous ces malheurs en tirant avantage de l'énergie nucléaire de manière propre et sûre.
L'énergie nucléaire, quoique potentiellement dangereuse pour les populations, ne présente qu'un danger négligeable pour la planète. Les écosystèmes naturels peuvent supporter des niveaux d'irradiation continuelle qui ne seraient pas tolérés en milieu urbain. La campagne autour du réacteur accidenté de Tchernobyl a été évacuée à cause de son haut degré d'irradiation après l'accident, ce qui rendait la fréquentation de cette zone dangereuse pour les humains, mais cette zone radioactive abrite maintenant une vie sauvage très riche, beaucoup plus riche et diversifiée que celle des régions habitées avoisinantes. Nous appelons les résidus de la production d'énergie nucléaire des " déchets nucléaires ", et nous nous faisons énormément de souci au sujet de leur avenir et de leur conservation. Je me demande si, au contraire, nous ne ferions pas bien de les utiliser comme gardiens incorruptibles des plus belles régions naturelles sur la Terre. Qui oserait couper les arbres d'une forêt ayant servi de site de stockage pour les déchets nucléaires ?
La peur du nucléaire est si répandue que les scientifiques eux-mêmes semblent avoir oublié l'histoire de la radioactivité de notre planète. Il est pratiquement certain qu'une supernova s'est produite à proximité, à la fois dans le temps et dans l'espace, de l'origine de notre système solaire.
Une supernova est l'explosion d'une grande étoile. Les astrophysiciens admettent que ce phénomène peut affecter les étoiles plus de trois fois plus grosses que le soleil. Lorsqu'une étoile brûle &endash; par fusion nucléaire &endash; ce qu'elle contient d'hydrogène et d'hélium, les cendres de ce feu s'accumulent au centre, sous forme d'éléments plus lourds, comme le silicium et le fer. Lorsque ce noyau d'éléments inertes, incapables de produire de la chaleur ou de l'énergie et de maintenir la pression auxquels ils sont soumis, excède de beaucoup la masse de notre soleil, alors les forces de gravité, en quelques secondes, provoquent son implosion en un objet de moins de trente kilomètres (18 miles) de diamètre, mais toujours aussi lourd qu'une étoile. Nous avons là, dans l'agonie d'une étoile, tous les ingrédients pour provoquer à nouveau une gigantesque explosion nucléaire. Une supernova, à son maximum, produit des quantités de chaleur, de lumière et de radiations de haute énergie absolument stupéfiantes, à peu près autant que la totalité des autres étoiles de la même galaxie.
Mais une explosion n'est jamais efficace à 100%. Lorsqu'une étoile finit en supernova, les matériaux de l'explosion nucléaire, qui comprennent de l'uranium et du plutonium, ainsi que de grandes quantités de fer et d'autres éléments résiduels, s'éparpillent dans l'espace, comme le fait le nuage de poussières lors d'un essai de bombe à hydrogène.
Ce qu'il y a peut-être de plus étrange, à propos de la Terre, c'est qu'elle s'est ainsi formée à partir des scories de la gigantesque explosion nucléaire d'une étoile encore plus grande que notre soleil aujourd'hui. C'est pourquoi il subsiste, encore maintenant, à la surface de la Terre, suffisamment d'uranium pour reconstituer, à très petite échelle, les réactions nucléaires qui se sont produites initialement de manière beaucoup plus intense à la naissance de notre planète.
Il n'y a pas d'autre explication crédible à la grande quantité d'éléments instables que l'on trouve encore sur Terre aujourd'hui. N'importe quel compteur Geiger indique que nous habitons sur les restes d'une gigantesque explosion nucléaire. A l'intérieur même de notre propre corps, environ un demi million d'atomes, rendus instables lors de cette explosion initiale, continuent à désintégrer à chaque minute, relachant une infime partie de l'énergie accumulée lors de cette immense explosion initiale il y a très longtemps.
La vie a ainsi commencée à se développer sur Terre, il y a environ quatre milliards d'années, dans des conditions de radioactivité bien plus intenses que celles qui troublent les esprits de certains écologistes aujourd'hui. De plus, il n'y avait alors ni oxygène, ni ozone dans l'air, si bien que les intenses rayons ultra-violets non filtrés émis par le soleil irradiaient la surface de la Terre. Nous devons garder à l'esprit que ces énergies violentes et ces radiations intenses ont fait partie des conditions qui régnaient lors de la naissance même de la vie sur Terre.
J'espère qu'il n'est pas trop tard pour que le monde suive la France, et fasse de l'énergie nucléaire notre principale source d'énergie. Il n'y a pas d'autre solution viable, propre, écologique et économiquement acceptable, à la dangereuse habitude que nous avons prise qui consiste à brûler des combustibles fossiles.
James LOVELOCK.
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