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AEPN - INFOS Lettre d'information de l'association des écologistes pour le nucléaire Lundi 9 août 2004
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AEPN -
INFOS Lettre
d'information de l'association des écologistes pour
le nucléaire Lundi 9 août
2004
Accident non-nucléaire grave à Mihama au Japon
Madame,
Monsieur, chers amis,
Un accident non-nucléaire s'est produit dans la centrale nucléaire de Mihama au Japon.
Mihama est situé dans la préfecture de Fukui, à 320 kilomètres à l'ouest de Tokyo. Il s'agit d'un site comportant trois réacteurs nucléaires apartenant à la société Kepco : Kansai Electric Power Corporation.
Une dizaine de compagnies d'électricité différentes exploitent le parc de centrales électrogènes japonaises, ce qui ne favorise pas la sûreté, les réacteurs étant fréquemment différents les uns des autres, y compris sur le même site, un peu comme aux Etats-Unis.
Le Japon est pourvu de 52 centrales nucléaires (presque autant qu'en France) qui produisent un tiers de l'électricité du pays, à quoi il convient d'ajouter quatre réacteurs en construction. Le parc de réacteurs japonais est essentiellement composé (à parts à peu près égales) de réacteurs à eau bouillante et à eau pressurisée.
Sur le site de Mihama se trouvent trois réacteurs nucléaires construits par trois constructeurs différents, de 340 MW, 500 MW et 825 MW construits respectivement par Westinghouse, MAPI et MHI (constructeur japonais).
L'accident s'est produit dans la salle des machines du réacteur n°3 (825 MW, de conception japonaise).
Le 9 août 2004 vers midi, 11 personnes se trouvaient dans la salle des machines à ce moment-là. Elles ont été exposées à de la vapeur très chaude (270°C) subitement relâchée dans le hall où elles se trouvaient, et ont été gravement brûlées.
La vapeur d'eau (non radioactive) a été rejetée brutalement dans la salle des machines, ce qui n'est pas normal, pour une raison qui reste à préciser, au moment d'un arrêt inopiné du réacteur. La vapeur rejetée provient du circuit secondaire qui contient de l'eau non radioactive faisant tourner les turbines.
Quatre des 11 personnes exposées à la vapeur sont décédées de brûlures graves peu après, le jour-même de l'accident, selon Takanori Amimoto, un responsable de la préfecture de Fukui. Sept autres employés de la centrale ont été brûlés mais Takanori Amimoto a déclaré ne pas connaître la gravité de leurs blessures. Les systèmes cardiaques et pulmonaires de cinq des blessés avaient cessé de fonctionner au moment de leur transport à l'hôpital. On peut donc craindre que ce bilan de quatre victimes ne soit hélas pas définitif.
La centrale de Mihama a été automatiquement stoppée. Il n'y a eu aucun relâchement de radioactivité dans l'environnement, l'accident n'étant pas nucléaire.
Cet accident ayant fait quatre victimes est cependant dramatique. Il s'agit du plus grave accident survenu dans une centrale nucléaire depuis l'accident de Tchernobyl en 1986. Il convient toutefois de relativiser : l'actualité récente nous a encore montré ces derniers jours que le gaz tue, hélas, bien plus encore, et bien plus souvent, sans parler des milliers de morts chaque année dans les mines de charbon (dont on ne parle que très rarement).
Les autorités japonaises ont ouvert une enquête sur l'origine de cet accident et ont précisé que ces vapeurs n'étaient pas radioactives.
"La vapeur a été éjectée du bâtiment de la turbine du réacteur N°3", a précisé Takahiro Seno, un porte-parole de la firme d'électricité. Selon ce porte-parole, cité par l'agence Kyodo News, l'accident serait dû à une défaillance du système de redroidissement liquide. Au moment de son éjection, la vapeur avait une température de 270 degrés celsius.
On remarquera que cet accident s'est produit dans la salle des machines située en dehors de l'enceinte de confinement nucléaire (dont sont pourvus tous les réacteurs japonais), c'est pourquoi 11 personnes se trouvaient dans la salle des machines concernée. Si le relâchement de vapeur avait eu lieu dans l'enceinte de confinement, il n'y aurait probablement pas eu de victime car, en temps normal et sauf exception, il n'y a en principe personne à l'intérieur de l'enceinte de confinement d'un réacteur nucléaire en fonctionnement, au Japon comme dans la plupart des pays.
L'AEPN tient à faire part de ses condoléances aux familles des victimes.
Il importe d'une part de tirer les leçons et de tout faire pour qu'un tel accident ne se reproduise pas, et d'autre part de souligner le caractère NON-NUCLEAIRE de cet accident qui aurait aussi bien pu se produire dans une centrale produisant de l'électricité à partir du gaz ou du charbon par exemple. Il ne s'agit pas d'un accident NUCLEAIRE. Il s'agit d'un accident INDUSTRIEL.
© Photo : centrale nucléaire de Mihama / AEPN - www.ecolo.org / B. Comby
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