Alain de Tonnac Paris, le 7 novembre 2001
Le Figaro
37, rue du Louvre
75002 Paris
A l'attention de Michèle Biétry, Rubrique "Science et Médecine"
Objet : Article de Hervé Guénol "Montreuil parie sur l'énergie solaire" (31/10).
Madame,
La lecture de cet article appelle, me semble-t-il, quelques remarques :
M. Marc Jedliczska "s'enorgueillit (…) d'un investissement de un million de francs, payé à 35% par l'Union Européenne, 20% par la Région, 15% par l'ADEME, et 15% par l'office des HLM". Autrement dit "sans bourse délier", ou presque.
Il y a vraiment là matière à s'enorgueillir.
Le comble suit, quand il se plaint qu'EDF ne lui paye son courant excédentaire "que un franc du kWh", alors qu'EDF le produit normalement à 18 centimes grâce à ses centrales nucléaires. Ces fantaisies nous valent du reste, pour la première fois depuis 15 ans, une hausse de l'électricité.
Autrement dit, cet immense succès qu'on nous décrit est payé par le contribuable et le consommateur d'électricité. Et cet immeuble de Montreuil gagne de l'argent !
Beau succès, en effet.
Quant à l'absence "sensible" de pollution, j'ai cette même impression lorsque j'enclenche l'électricité chez moi. Impression tout à fait justifiée par le fait que les centrales nucléaires ne polluent pratiquement pas. J'ajoute que j'aurais cette même sensation, même si l'électricité était produite par des centrales au lignite - un charbon particulièrement polluant très à l'honneur en Allemagne - pourvu que ces centrales se trouvent loin de chez moi !
Pour ce qui concerne les cellules photovoltaïques installées sur ce toit de Montreuil, leur procédé de fabrication est parmi les procédés industriels les plus polluants qui soient. Au point que des écologistes allemands se sont opposés (au nom de la protection de l'environnement) à la mise en service d'une grande usine de fabrication de cellules.
Autres donneurs de leçons, Greenpeace, qui affirment que l'équipement de 10 000 toits en France aurait un "impact majeur". Sur quoi ? Sur mon portefeuille, certainement !
Décidément le lobby Vert est bien organisé. Ici comme dans beaucoup de cas, les conseilleurs ne sont pas les payeurs.
L'article se termine par une phrase pleine de saveur. Je cite :
"Mais si les installations ne sont pas subventionnées, elles ne sont pas rentables"
J'avais cru le comprendre à la lecture de l'article.
Veuillez agréer, Madame, l'expression de mes sentiments distingués
Alain de Tonnac
membre de l’AEPN