Présentation du RADON 222

 

Le radon 222 est un gaz naturel radioactif, descendant de l'uranium 238.

L'uranium 238 se rencontre partout dans la nature, à raison d'environ 3 grammes par tonne en moyenne dans la croûte terrestre. On trouve donc, à des teneurs variables, du radon 222 partout sur la planète.

Voici le détail de la chaîne de désintégration qui mène de l'uranium 238 au plomb 206 :

 

Elément radioactif
Type de désintégration
Période radio-active
LAI adultes par inhalation en Bq/an

 

Uranium 238

 

alpha

 

4,5 milliards d’années

 

200 Bq

 

Thorium 234

 

bêta

 

24 jours

 

600 000 bq

 

Protactinium 234

 

bêta

 

1,2 mn

 

-

 

Uranium 234

 

alpha

 

250 000 ans

 

100 Bq

 

Thorium 230

 

alpha

 

80 999 ans

 

60 Bq

 

Radium 226

 

alpha

 

1 617 ans

 

2000 Bq

 

Radon 222

 

alpha

 

3,8 jours

 

360 000 Bq

300Bq/m3

 

Polonium 218

 

alpha

 

3 mn

 

-

 

Plomb 214

 

bêta

 

27 mn

 

-

 

Bismuth 214

 

bêta

 

20 mn

 

-

 

Polonium 214

 

alpha

 

0,00016 sec

 

-

 

Plomb 210

 

bêta

 

19,4 ans

 

-

 

Bismuth 210

 

bêta

 

5 jours

 

-

 

Polonium 210

 

alpha

 

138 jours

 

-

 

Plomb 206

 

-

 

stable

 

-

LAI : Limite annuelle d'ingestion

 

Source : " Le nucléaire, avenir de l'écologie ", TNR Editions, 2001, p. 224.

" Le Cri du Rad ", n°5, avril 1987.

 

L’uranium 238 représente 99,3% de l’uranium naturel, est instable et se désintègre spontanément, mais très lentement (période radioactive de 4,5 milliards d’années). Sur une population de 1000 atomes d’uranium 238, il ne s’en décompose qu’un tous les 9 millions d’années en moyenne !

Les premiers éléments de cette chaîne de désintégration sont solides et restent donc dans le sol où ils sont apparus, mais le radon 222 est un gaz qui va donc, en partie, par les anfractuosités du sol, cheminer jusqu'à l'atmosphère (s'il ne s'est pas décomposé avant) où on le trouve en quantités extrêmement variables en fonction des régions (selon la teneur du sol en uranium) mais aussi en fonction de la météo (vent, pression atmosphérique...).

Généralement il y a bien plus de radon 222 dans les maisons, dans les locaux fermés en contact avec la terre et surtout dans les caves au sol non étanche et non ventilées, et dans les grottes (à cause du confinement) qu'à l'air libre.

Les doses de radon qu'on peut ainsi rencontrer couramment dans la nature, et même dans les caves des maisons ou les grottes, quoique parfois en quantités élevées, ne sont a priori pas dangereuses, les doses de radioactivité nocives pour la santé étant - fort heureusement - bien plus élevées que celles qu'on rencontre couramment dans la nature, même dans les zones à forte radioactivité naturelle.

Le radon 222 est un élément radioactif (de période 3,8 jours), plus précisément un émetteur alpha (ce qui signifie qu'il se désintègre en émettant une particule alpha) qui se transforme en Polonium 218, lequel, n'étant pas gazeux, retombe comme une très fine "pluie de radioactivité" vers la surface du sol. Lui-même est instable et donne naissance à d'autres éléments, et ainsi de suite, jusqu'au plomb 206, élément stable.

Il y a 14 transformations successives entre l'uranium 238 et le plomb 206 dont le radon 222 est l'une des étapes intermédiaires.

Ainsi, depuis la naissance de notre planète, la quantité d'uranium 238 qu'on y trouve ne cesse de diminuer (très lentement), tandis que la quantité de plomb 206 ne cesse d'augmenter (très lentement). Ce processus est toutefois particulièrement lent, du fait de la très grande période de l'uranium : 4,5 milliards d'années.

Un exemple de région à très forte teneur en radon est la région de RAMSAR en Inde, où l'on mesure des taux très élevés de radon. Les habitants de cette région ont fait l'objet de diverses études et s'en portent fort bien et présentent même, selon une étude médicale récente, une santé meilleure que les habitants d'autres régions similaires.

B. Comby