AEPN - INFOS

Lettre d'information de l'association des écologistes pour le nucléaire

31 mars 2011

 

 Radioactivité en France aux 6 coins de l'hexagone depuis l'accident de FUKUSHIMA et le point sur la situation

Ce document est archivé et consultable sur internet à l'adresse suivante : http://www.ecolo.org/archives/archives-nuc-fr/

 

Bonjour,

Voici 6 fichiers PDF illustrant l'évolution sur plus de 2 semaines de la radioactivité mesurée par les balises de l'IRSN aux 6 coins de l'hexagone depuis l'accident de FUKUSHIMA.

Les mesures donnent la radioactivité jour après jour aux 6 coins de l'hexagone depuis le 14 mars (début des rejets de radioactivité dans l'environnement à FUKUSHIMA) jusqu'à aujourd'hui 31 mars 2011.

Les particules radioactives (principalement de l'iode 131 dont la demi-vie est de 8 jours) ont mis 10 jours pour arriver en France le 24 mars 2011.

Voici la valeur et l'évolution des mesures de radioactivité totale (naturelle+artificielle) aux 6 coins de l'hexagone entre ces deux dates :

Dunkerque :  80 nanoSieverts/heure
                          http://www.ecolo.org/fukushima/fr/Fuku-FR-Dunkerque80nano.pdf

Strasbourg : 120 nanoSieverts/heure
                           http://www.ecolo.org/fukushima/fr/Fuku-FR-Strasbourg120nano.pdf

Nice :             80 nanoSieverts/heure
                           http://www.ecolo.org/fukushima/fr/Fuku-FR-Nice80nano.pdf

Biarritz :        60 nanoSieverts/heure
                          http://www.ecolo.org/fukushima/fr/Fuku-FR-Biarritz60nano.pdf

Perpignan :  140 nanoSieverts/heure
                          http://www.ecolo.org/fukushima/fr/Fuku-FR-Perpignan-140nano.pdf

Brest :            90 nanoSieverts/heure
                           http://www.ecolo.org/fukushima/fr/Fuku-FR-Brest90nano.pdf

Moyenne nationale (entre ces 6 chiffres) : environ 100 nanoSieverts/heure

Ces données ont été relevées pour chacune des 6 villes correspondant aux 6 coins de l'hexagone sur les cartes de l'IRSN permettant de suivre la radioactivité depuis l'accident.

Voir : http://criter.irsn.fr/exercice/acteur/
Chacun y trouvera outre la radioactivité aux 6 coins de l'hexagone, la radioactivité dans sa ville ou sa région et son évolution depuis l'accident de FUKUSHIMA, ville par ville.

Voir la simulation par l'IRSN du déplacement du nuage et l'arrivée des particules radioactives (très diluées) en France le 24 mars 2011 :
http://www.irsn.fr/FR/popup/Pages/irsn-meteo-france_30mars.aspx

On remarque tout d'abord que ces taux de radioactivité aux 6 coins de l'hexagone sont parfaitement constants entre le 14 mars (avant comme après l'arrivée des particules radioactives de FUKUSHIMA sur notre territoire le 24 mars) jusqu'à aujourd'hui.

Il n'y a AUCUNE variation perceptible du niveau de radioactivité en FRANCE avant et après le 24 mars 2011 lorsque les particules de FUKUSHIMA sont arrivées en FRANCE.

Ceci est dû au fait que la radioactivité ARTIFICIELLE (en provenance de FUKUSHIMA) est extrêmement faible (à un niveau à peine mesurable) par rapport à la radioactivité NATURELLE (présente toute l'année).

En multipliant par 8 760 heures (365 jours de 24 heures) par an, cela donne une exposition moyenne de 1 milli Sievert / an (soit 1 000 micro Sieverts/heure ou encore 1 000 000 nanoSieverts / heure) ce qui est le niveau d'exposition normal, naturel et habituel en France en dehors de toute perturbation résultant de FUKUSHIMA.

Ces taux sont constants et ne varient pas depuis l'accident de FUKUSHIMA.

Il n'y a donc AUCUNE augmentation mesurable de la radioactivité en France en AUCUN des 6 coins du territoire français.

L'examen de quelques villes prises au hasard au centre de l'hexagone sur la carte de l'IRSN le confirme.

Chacun pourra vérifier par lui-même ce qu'il en est dans sa ville sur : http://criter.irsn.fr/exercice/acteur/

Les atomes radioactifs qui sont parvenus jusqu'en France depuis FUKUSHIMA ne se sont bien sûr pas "arrêtés à la frontière" mais l'élévation de la radioactivité qui en résulte est si infime qu'elle ne modifie en rien, en tout cas pas de manière pas de manière mesurable, même avec des instruments d'une grande précision tels que nos compteurs Geiger, le niveau habituel de radioactivité NATURELLE.

On remarque au passage que la radioactivité naturelle est plus importante (environ le double) à Perpignan et à Strasbourg qu'à Nice, Dunkerque ou Biarritz. Ceci n'a rien à voir avec l'accident de FUKUSHIMA.

Il en va ainsi toute l'année et c'est dû à la teneur en uranium naturel des sols autour de chaque ville.

La radioactivité naturelle varie en effet facilement du simple au double d'une ville à l'autre, et même parfois beaucoup plus, par exemple d'un facteur 1000 fois plus haut si on va voir ce qui se passe en certains lieux comme à :

- GUARAPARI au Brésil, où j'ai mesuré 50 microSieverts/heure sur la plage (radioactivité NATURELLE due au thorium)
- RAMSAR près de la mer Caspienne, où j'ai mesuré 150 microSieverts/heure en pleine ville (radioactivité NATURELLE due au radium)

Les habitants de GUARAPARI et de RAMSAR n'ont pourtant pas plus de maladies que ceux habitant des villes voisines moins radioactives et il y a même des informations montrant un taux de cancer inférieur à ceux de villes voisines moins radioactives. Dans les deux cas il s'agit de destinations touristiques dont la fréquentation est réputée... pour ses effets bénéfiques sur la santé.

Voir par exemple le dépliant de l'office de tourisme de GUARAPARI (le sous-titre du dépliant : "Cidade Saude" est explicite puisqu'il signifie en portugais "ville de santé").

Voir le dépliant "GUARAPARI - Cidade Saude" : http://www.ecolo.org/photos/visite/guarapari_00/aGuarapariCidadeSaude.jpg

Voir le reportage photo de l'AEPN dans ces lieux étonnants de forte radioactivité naturelle n'ayant que des effets réputés bénéfiques sur la santé :

http://www.ecolo.org/photos/visite/guarapari_00/
http://www.ecolo.org/photos/visite/ramsar_06/

L'AEPN mesurant la radioactivité sur la plage à Guarapari :
http://www.ecolo.org/photos/visite/guarapari_00/BCmesuresGPI.jpg

Une mesure sur la plage à 27 microSv/heure :
http://www.ecolo.org/photos/visite/guarapari_00/Mesure.27microSv.GPI.jpg
(on voit en arrière plan le sable noir riche en thorium naturel radioactif)

L'AEPN mesurant la radioactivité naturelle dans une maison à RAMSAR (niveau mesuré : 126 microSv/heure) :
http://www.ecolo.org/photos/visite/ramsar_06/Inside-126microSv.JPG

L'augmentation passagère de la radioactivité artificielle observée à Tokyo pendant quelques jours avec un seul pic ponctuel d'environ 3 microSv/heure (les taux décroissent maintenant partout au Japon que ce soit à Tokyo ou aux alentours de FUKUSHIMA) est restée très inférieure à la radioactivité NATURELLE qu'on observe toute l'année 24h/24 365/365 en certains lieux à GUARAPARI et à RAMSAR (respectivement jusqu'à 50 et 100 voire 150 microSv/heure).

Sur le plan de la transparence de l'information, chacun remarquera que toutes les données concernant la radioactivité en FRANCE (mesures actualisées en permanence par plusieurs centaines de balises couvrant tout le territoire) sont en accès libre et peuvent être visualisées en temps réel à tout instant sur le site de l'IRSN.

Ce réseau de balise est unique au monde et place la France en bonne position pour l'information du public.

Remarquons au passage que la FRANCE (largement imitée par les autres pays après l'accident de Tchernobyl) a été le premier pays au monde à se doter (avant même l'accident de Tchernobyl) d'un tel réseau de balises de surveillance de la radioactivité dans l'environnement dont les informations sont accessibles en permanence par le public.

Ce n'est pas nouveau : autrefois il s'agissait du réseau appelé TELERAY qui était accessible sur Minitel par 3615 TELERAY (maintenant accessible avec encore plus d'informations sur le site de l'IRSN).

Revenant à FUKUSHIMA et à la radioactivité mesurée ces jours-ci en France, il se trouve que j'ai un compteur Geiger à la maison à Houilles en banlieue parisienne depuis une quinzaine d'années, compteur auquel je jette un coup d'oeil tous les matins avant de me mettre au travail et que j'emmène partout avec moi quand je prends l'avion (jusqu'à 5 microSv/heure) où quand je visite des zones de forte radioactivité naturelle ou des installations nucléaires (jusqu'à environ 100 microSv/heure dans les deux cas aux endroits les plus radioactifs).

Je confirme donc personnellement de mon côté les mesures récentes de l'IRSN : je n'ai pas vu à HOUILLES la moindre variation inhabituelle ces dernières semaines sur mon compteur de radioactivité ALPHA et BETA et GAMMA dont la valeur affichée a oscillé comme d'habitude entre 0,05 et 0,15 micro Sv/heure (petites variations ordinaires autour de 0,10 microSv/heure, soit 100 nanoSieverts/heure). Les valeurs sont tout à fait NORMALES.

Ces valeurs NORMALES de la radioactivité en FRANCE sont confirmées par les mesures faites par plusieurs organismes : le CEA, EDF, AREVA, l'AEPN, votre serviteur et même la CRII-RAD : tout le monde est d'accord pour dire qu'il n'y a eu AUCUNE élévation significative en FRANCE du taux de radioactivité ambiant.

Ceci résulte de la grande dilution du nuage radioactif avec la distance.

La situation est parfaitement normale aussi aujourd'hui à Tahiti, au milieu du Pacifique, la radioactivité y est actuellement de 90 nano Sieverts/heure, c'est à dire comme à Paris :
http://www.irsn.fr/FR/Documents/Tahiti.htm

La radioactivité à laquelle la population a été soumise avant son évacuation de la zone des 20 km autour de FUKUSHIMA n'a jamais atteint les niveaux de radioactivité NATURELLE qu'on peut observer à RAMSAR ou à GUARAPARI au Brésil.

Cette population de la zone des 20 km a été évacuée suffisamment tôt (avant la fonte du combustible et le début des rejets importants) et n'a donc pas été soumise à une élévation de radioactivité importante.

Contrairement à Tchernobyl (où la ville de Pripyat a été évacuée tardivement alors que la ville était déjà fortement contaminée) il devrait donc n'y avoir à première vue AUCUN impact sanitaire suite à l'accident de FUKUSHIMA.

Les doses de radioactivité dans l'eau comme dans les aliments décroissent désormais et les restrictions alimentairs sont peu à peu en train d'être levées.

Les principaux risques concernent alors les travailleurs et ingénieurs japonais qui continuent à oeuvrer avec courage et détermination pour sécuriser la situation sur place.

La puissance thermique dégagée par les réacteurs a été divisée par 10 depuis l'accident et il y a maintenant sur place, de l'eau, des pompes et de l'électricité permettant de refroidir les réacteurs et les piscines de combustibles. L'eau de mer utilisée en urgence a pu être de nouveau remplacée par de l'eau douce.

La situation est donc progressivement en train de s'améliorer. Il faudra du temps pour que tout risque soit définitivement écarté et que la radioactivité sur place soit partout à un niveau acceptable mais d'ores et déjà on peut dire que le plus gros de la crise est passé et on peut penser que les risques pour la santé sont a priori ceux auxquels sont exposés les travailleurs de la centrale (les populations civiles ayant été évacuées à temps).

A priori TEPCO, qui n'a pas toujours fait preuve de la plus grande transparence dans le passé, avec quelques couacs sans importance au niveau de la communication (ayant confondu l'iode-134 et le césium-134 dans un de ses communiqués) semble cependant appliquer correctement les procédures de travail applicables en ces circonstances, notamment pour la protection des travailleurs : les ouvriers ont des dosimètres, et ont pour instruction de faire immédiatement marche arrière dès que le dosimètre (avec alarme sonore) signale une radioactivité anormalement élevée qui pourrait présenter un danger.

Il y aurait 17 blessés depuis le début des événements sur le site de la centrale nucléaire, parmi les travailleurs sur place. Trois ouvriers ont notamment été brûlés (par radioactivité de type bêta) aux jambes en marchant dans une flaque d'eau dont ils ne savaient pas qu'elle était fortement contaminée. Ils ont été hospitalisés 3 jours et sont ressortis de l'hôpital en début de semaine (semble-t-il sur leurs deux pieds en marchant). Leur vie n'est pas en danger, la dose totale (corps entier) qu'ils ont reçue serait d'environ 170-180 mSv donc a priori pas de problème, si ces chiffres sont confirmés, leurs jours ne seront pas en danger (les premiers symptômes visibles surviennent à partir de 1000 mSv et les premiers risques de cancer ou leucémie au dessus de 200 mSv).

Les réacteurs, même les plus anciens ont tous bien résisté au tremblement de terre de magnitude exceptionnelle et même unique au Japon (9.0). Ils se sont tous arrêtés instantanément comme ils devaient le faire.

C'est le tsunami d'amplitude exceptionnelle (mais pas unique dans l'histoire du Japon) qui, conjugué à la perte de toutes les alimentations électriques et de tous les groupes électrogènes de secours, a posé problème, entrainant la perte du refroidissement, puis la fonte du combustible et les rejets de radioactivité.

Manquements à la sûreté : on ne comprend toujours pas pourquoi le mur anti-tsunami était prévu seulement pour un tsunami de 5 mètres alors qu'il y a eu historiquement des tsunamis de 15, 20 et même 38 mètres de haut sur la côte pacifique du Japon, ni pourquoi aucune pompe de secours et aucun groupe électrogène n'était placé suffisamment en hauteur pour être à l'abri d'un éventuel tsunami, ni pourquoi ces réacteurs n'avaient aucun dispositif de recombinaison d'hydrogène, dont tous nos réacteurs même les plus anciens sont équipés en France.

Bien cordialement,

Bruno Comby
President de l'AEPN

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